The AmericanCritique express : Coulis de framboise sur fromage blanc, le tout étalé pendant plus d’une heure sur de la pellicule. À fuir.

L’Américain, c’est un beau film. En tout cas on nous le signifie dès le début avec ces superbes paysages à couper le souffle, sauf celui de mes deux phacochères de voisins, réalisant visiblement un concours secret connu d’eux seuls. Mais je leur pardonne, parce qu’au final, leur soufflerie bruyante était tout à fait au niveau des dialogues du film. Un monceau d’inepties débitées à la tronçonneuse résumerait bien ce que j’en pense, si seulement il pouvait y avoir un monceau. Je crois pouvoir compter l’ensemble des répliques avec l’extrémité de mes membres (sans compter celui de 30 cm), c’est dire. Les paysages seront donc beaux, c’est décrété. Les grands espaces, ça impressionne. Grands espaces qui ne seront comblés ni par le jeu des acteurs, au mieux insipide et hélas bien souvent chiant, ni par le scénario. D’ailleurs ce film est tiré d’un livre, ce qui m’inquiète tout particulièrement. En effet, ni les tenants, ni les aboutissants, ni même les motivations ne seront jamais expliqués, laissant au spectateur une faim tenace. La psychologie des personnages est quant à elle totalement absente de ce film, inutile d’espérer la trouver. On a plutôt la sensation de regarder un bocal de poissons rouges, qui se demandent bien qui leur donne à manger tous les jours. Mais je serais vraiment injuste envers ce film si je ne parlais pas des scènes de cul. Oui, il y a du cul. Oh très peu, mais il y en a. Alors c’est super torride. La madame elle est toute nue, et puis le monsieur il est tout excité, ah en fait non, il est pas excité du tout, et puis…et puis rien. Ah oui, j’allais oublier de parler du montage. Confié à un homme fou armé d’une tronçonneuse, il coupe systématiquement tous les dialogues. C’est infernal. Déjà que les dialogues sont peu nombreux et pas hyper folichons, mais là, ça confine à la torture morale. «Mais vous mon père, vos n’êtes pas…» Eh BIM !!! Gros plan noir dans ta face. Et ça de manière systématique. L’horreur sur terre.

Pour finir sur cette pathétique projection, c’est bien la première fois que j’envie, après coup, les gens (nombreux) qui sont partis en avance. Niveau deux : amener un niais de votre choix à la projection. Moi je sais que c’est au dessus de mes forces.